Socialisme républicain ou réforme britannique (1982)

Texte écrit par Seamus Ruddy, paru dans le Starry Plough, organe de l’IRSP.

Juste après les élections législatives dans les 26 comtés, le groupe Socialist Organiser a publié une série d’articles attaquant le Irish Republican Socialist Party, Provisional Sinn Féin et People’s Democracy. Dans ces articles, un certain ‘John O’Mahoney’ a avancé un certain nombre de points auxquels le Starry Plough a décidé de répondre. Socialist Organiser est le journal tenu par un groupe faisant de l’entrisme dans le British Labour Party. Nombre de nos lecteurs se demanderont pourquoi le Starry Plough [organe de l’IRSP] consacre du temps à ces petits groupes de la gauche anglaise. Pour leur répondre, nous dirons qu’il existe une façon spécifiquement républicaine socialiste de faire de la politique, en Irlande comme dans d’autres pays contrôlés par l’impérialisme. Or, comme ces articles du Socialist Organiser soulèvent des questions fondamentales concernant le socialisme anti-impérialiste, nous pensons qu’il est nécessaire d’y répondre. Cet article a donc été envoyé au Socialist Organiser, sous la forme d’une lettre de Seamus Ruddy, éditeur du Starry Plough. Nous leur avons demandé de la publier en entier. Mais comme le Ard Comhairle [comité central] n’a pas pu être réuni pour ratifier l’article, celui-ci est publié en tant que position du bureau éditorial.

Certains socialistes britanniques n’auraient-ils donc rien appris de ces 14 années de lutte irlandaise? L’attaque de John O’Mahoney contre les ‘nationalistes irlandais attardés’ comme nous autres et Provisional Sinn Féin, accouplée à la défense de Sinn Féin – The Workers Party (SFWP) [les Officiels] n’est rien d’autre qu’une régurgitation des préjugés du réformisme britannique contre les révolutionnaires irlandais, le tout emmailloté dans le jargon sociologique habituel qui se fait si souvent passer pour du marxisme.

Tel un soldat japonais de la 2è Guerre mondiale réapparaissant soudain dans une île du Pacifique vingt ans après, O’Mahoney voudrait revivre les anciennes batailles menées pendant des années au sujet de la logique de la lutte anti-impérialiste en Irlande. Il est vrai toutefois que ces préjugés ont repris une nouvelle vie à l’occasion de l’ascension, électorale du moins, des « socialistes » anti-nationaux et partisans de la théorie des Deux Nations (selon laquelle l’Irlande du Nord serait une nation distincte de l’Irlande). Ces préjugés sont suspendus à un dogme durable et partagé par de nombreux socialistes britannique, selon lequel le modèle de la lutte des classes en Grande-Bretagne est un absolu, d’où la réprimande faite aux protagonistes de la classe ouvrière irlandaise, qui ne joueraient pas franc-jeu [‘fair play’], franc voulant dire ici britannique. Ah si seulement le peuple et les révolutionnaires irlandais se comportaient comme s’ils vivaient dans une « société capitaliste avancée », comme le postule O’Mahoney!

Le fait que nous ne nous conformons pas au modèle britannique signifie ou bien que le diagnostique d’O’Mahoney est faux, ou bien que le peuple irlandais est un attardé incorrigible. Ce point de vue politique-là, aux parentés inavouables, est celui du groupe favori de O’Mahoney, le SFWP. Ce parti a construit sa défense « socialiste » de l’impérialisme en Irlande sur ce point de vue : d’après l’analyse du SFWP, le sous-développement industriel de l’Irlande ne provient pas de l’impérialisme, mais de l’esprit de clocher invétéré de la classe moyenne irlandaise. Par conséquent, la voie du progrès réside dans l’industrialisation de l’extérieur par les multinationales, britanniques, européennes ou autres, et le rejet de toute forme d’anti-impérialisme (ou de nationalisme, comme SFWP et O’Mahoney préfèrent l’appeler).

Les ouvriers irlandais et les socialistes britanniques seront heureux d’apprendre qu’une des critiques du SFWP contre les capitalistes irlandais consiste à leur reprocher leur incapacité d’extraire la plus-value de l’exploitation de la force de travail irlandaise. Le rejet du nationalisme par SFWP l’a conduit à soutenir la « règle de la majorité »[le ‘principe du consentement’] et la loi et l’ordre du RUC dans le Nord, et à qualifier les grévistes de la faim de meurtriers et de terroristes.

D’après le schéma cosmopolite adopté par SFWP, le groupe Militant et les partisans de la théorie des Deux Nations, les ennemis sont le républicanisme, la catholicisme et le capitalisme irlandais. Le capital impérialiste dans ce qu’il a de pire, ou plutôt de meilleur, joue un rôle progressiste puisqu’il industrialise la nation, édifie le prolétariat et constitue les pré-requis du socialisme. En Russie, ces théories du « en dernière instance » étaient appelées du menchévisme, mais dans les cercles inspirés par le réformisme britannique, on appelle cela du socialisme. Pour les républicains socialistes irlandais, il ne s’agit que de l’ancien argument impérialiste pressant les indigènes d’oublier leur indépendance et de recueillir les bienfaits de la société « avancée ».

Pour SFWP, la question nationale est morte parce que l’impérialisme est en mesure de faire passer la nation irlandaise dans le 20è siècle. Pour O’Mahoney, la question nationale est morte parce qu’un tel passage est déjà advenu. Les conclusions sont les mêmes, au moins sous leur aspect négatif : il faut rejeter le républicanisme et adopter les méthodes de la lutte des classes telle qu’elle existe dans la société avancée (britannique). Ainsi, selon O’Mahoney, l’Irlande est une « société capitaliste avancée » munie d’un gouvernement du Sud aussi stable que n’importe quel autre gouvernement d’Europe. Nous aurions beaucoup à dire au sujet du caractère « avancé » de notre base économique et des infrastructures au Nord et au Sud. C’est en tous cas un point âprement débattu dans la bourgeoisie irlandaise. Mais laissons cela. L’expression aventureuse caractérisant l’Irlande comme « capitaliste avancée », même si elle était vraie, n’aurait rien à nous dire quant aux rapports de pouvoir entre classes et nations.

Il y a ici des soldats britanniques qui occupent une partie de notre pays et une frontière qui divise les Irlandais. (La classe moyenne [‘midde class’ = bourgeoisie] irlandaise considère cela comme une source continuelle de déstabilisation et comme une menace pour sa propre existence). Les léninistes ont toujours considéré la conquête de l’unité nationale et de l’indépendance comme les deux tâches centrales de la révolution nationale. Mais il semble bien que pour O’Mahoney cela ait déjà eu lieu dans le Nord, mais pas dans le Sud : c’est l’interprétation la plus inédite de la théorie des Deux Nations qu’il nous ait été donné d’entendre.

O’Mahoney dévoile son ignorance abyssale ou sa révision tonitruante des positions socialistes au sujet de la partition, qui comme Connolly l’avait prédit, a engendré un « carnaval de réaction », au Nord comme au Sud. Cette frontière, divisant les travailleurs dans une partie de l’Irlande, les 6 comtés pour ne pas les nommer, divise aussi et retarde la classe ouvrière dans toute l’Irlande. La frontière est la raison fondamentale de cette division, pas une conséquence ou un épiphénomène de celle-ci. L’unité des travailleurs est suspendue à l’élimination de cette cause de désunion, et ce n’est pas en l’ignorant, dans l’espoir qu’elle sera désintégrée sous l’effet d’un assaut économique des 26 comtés, qu’elle se réalisera. Ceci devrait être évident.

Mais O’Mahoney et compagnie, dont le regard est brouillé par l’économisme, dressent des plans de bataille pour le combat socialiste qui font fi de la réalité. Dans leur schéma, le combat est pour le pouvoir ouvrier dans le Sud, avec l’espoir naïf que la frontière, et toutes les divisions qu’elle charrie, disparaîtront tout simplement. En Grand-Bretagne, ce type de raisonnement économiste peut mener à de lourdes erreurs. En Irlande, cela commence comme une blague d’ultra-gauche et cela se résout en défense du loyalisme.

Mener une politique révolutionnaire en Irlande signifie : attaquer la frontière et toutes ses manifestations, mordicus. Cette axe de lutte appartient à la classe ouvrière et dérive de notre analyse, selon laquelle l’impérialisme est l’ennemi principal en Irlande. Alors oui, en ce sens, nous sommes d’abord des nationalistes, pour reprendre cette distorsion économiste des définitions marxistes.

Le fait que les divisions de classe recoupent largement les divisions nationales, sur le plan électoral comme sur les autres plans, s’explique, selon SFWP, par  l’obsession pour la politique de l’époque de la Guerre Civile [1921-1923 – par exemple le parti Fianna Fail a été fondé par De Valera, anti-Traité pendant la guerre civile puis rallié au Free State, mais le parti Fine Gael vient des pro-traités] et par la domination du provincialisme et de l’arriération politique sur le peuple. Mais qu’en est-il pour O’Mahoney? Une réponse explicite à cette question serait intéressante. Mais il y a une considération implicite qui sous-tend son « socialisme » paternaliste et anti-républicain, c’est que le mouvement anti-impérialiste est rendu inopérant par l’apparition d’une « société capitaliste avancée ». En même temps, pour les réformistes britanniques et la génération actuelle des West Brits libéraux, nous autres Irlandais avons toujours été des attardés.

Quelques points spécifiques pour répondre aux railleries réformistes se faisant passer pour des critiques « marxistes dures ».

1. Nous critiquons SFWP, parmi d’autres, non parce qu’il critique le capitalisme irlandais, chose que nous faisons sans cesse, mais parce qu’il le fait pour exclure l’attaque contre l’impérialisme et pour la dévier.

2. Le programme électoral de l’IRSP a pointé les liens économiques spécifiques entre le capitalisme irlandais et l’impérialisme. Ce programme a été ignoré avec autant d’à-propos que de malhonnêteté par O’Mahoney, tout à son zèle de brosser le portrait des républicains en « réactionnaires ». Il a également omis de mentionner dans son long article une seule critique constructive ou une seule proposition pour un programme électoral socialiste. Serait-ce parce que toute tentative en ce sens aurait ressemblé à un rapprochement avec le groupe Militant, dont les sections irlandaises et britanniques ont refusé de soutenir la campagne des H-Blocks ou les grèves de la faim?

3. L’utilisation d’une citation de James Connolly, contre la tradition de la lutte armée [‘physical force tradition’], est faite au mépris de deux choses : D’une part, cette phrase fut écrite 17 ans avant que Connolly et Lénine ne rompissent avec la 2è Internationale, pour la bonne et simple raison qu’elle avait abjuré son internationalisme, et 17 ans avant que la Irish Citzens Army de Connolly ne prît les armes contre la couronne britannique. En particulier, Connolly fut ostracisé par les socialistes britanniques pour ses positions en faveur de la souveraineté irlandaise et de la lutte armée en 1916, choses que Lénine défendait bec et ongles. D’autre part, la polémique de Connolly était dirigée contre le groupe des Invincibles à la fin du 19è siècle, qui au beau milieu de la seule génération  irlandaise ne lançant pas de véritable assaut armé contre la domination britannique, soulignaient leur accord politique avec la lutte armée sans engager sérieusement aucune lutte politique ou militaire. Connolly voyait ces faiblesses et les critiquait. Mais ce que fait O’Mahoney, comme tant d’autres socialistes britanniques avant lui, c’est de prendre cette critique compréhensible pour la tourner contre les révolutionnaires d’aujourd’hui qui sont engagés dans les deux types de lutte. Quiconque essaierait de comparer les Invincibles et cette génération à l’IRA ou l’INLA est soit quelqu’un de vraiment mal informé, soit mal intentionné. Ou les deux à la fois.

4. Oui, nous faisons la différence entre Fianna Fail et Fine Gael dans les élections. Ce dernier parti a joui du soutien de tous les secteurs unionistes, des médias britanniques et de gens comme Conor Cruise O’Brien. Les travailleurs des 26 comtés eux aussi font la différence, tout à fait à la manière de la classe ouvrière britannique qui distingue entre les deux principaux partis impérialistes en Grande-Bretagne. L’un, le Labour, séduit par sa reprise d’aspirations de la classe ouvrière, alors que l’autre, le Tory, n’a pas cette prétention. En Irlande, Fianna Fail oriente le plus gros de sa propagande en direction des ouvriers et des paysans pauvres (soit par la propagande économique, soit par la propagande républicaine) tout en ayant pour base le capitalisme irlandais et donc en dernier ressort, l’impérialisme. Fine Gael, de son côté, ne fait aucun effort particulier pour se prétendre même en paroles du côté des ouvriers ou de la république, comme le fait Fianna Fail. C’est donc Fianna Fail, non pas l’IRSP, qui se rapprocherait le plus d’un parti populiste dans l’Irlande d’aujourd’hui.

Augurons que O’Mahoney répliquera à cela en soulignant les différences sociologiques et même de classe entre le Labour et Fianna Fail (le fait qu’il s’agisse de pays différents peut lui passer par la tête). Mais ce qu’il ne saurait changer, c’est la division essentielle et historique entre Fianna Fail et Fine Gael, une division qui est semblable à celle qui existe entre le Labour Party et le Tory Party dans son propre pays. Une compréhension de la politique de classe en Irlande exige davantage que la reprise du cliché simpliste « Tory vert » pour caractériser Fianna Fail. Une telle compréhension aurait permis au marxiste O’Mahoney de voir que l’appellation « peuple irlandais » avec laquelle il n’est pas d’accord, a autant de légitimité que l’appellation « classe ouvrière irlandaise ». La première appellation implique un potentiel républicain, la seconde un potentiel socialiste républicain. En Grande-Bretagne, il serait absurde de faire appel au « peuple britannique », pour des raisons évidentes. Mais, nous, et nous nous répétons à dessein, nous vivons en Irlande, pays dominé par l’impérialisme.

Le fait est que le British Labour Party, aussi bien que Fianna Fail, a cherché à correspondre à la définition que donne O’Mahoney de Fianna Fail, à savoir « principal parti de gouvernement de la bourgeoisie depuis 40 ou 50 ans ». La condamnation vertueuse de la distinction que nous avons faite entre Fianna Fail et Fine Gael est assez comique sous la plume de quelqu’un qui a rejoint un tel parti en Grande-Bretagne, bien que non sans raison. Nous distinguons Fianna Fail et Fine Gael, nous nous distinguons également nous-mêmes de tous les partis bourgeois. Est-ce que O’Mahoney ne comprend pas ces distinctions ou est-ce qu’il cherche à se faire un capital politique en tablant sur les erreurs des réformistes britanniques? S’il ne comprend pas ces catégories de la politique irlandaise, qu’il veuille bien cesser de jouer au marxiste éclairé. D’autre part, de la tranchée où nous parlons, il n’y a aucune différence entre l’impérialisme des différents gouvernements britanniques, qu’ils soient Labour ou Tory. Une fois encore, bien nous ne condamnions pas l’engagement des socialistes britanniques dans le British Labour Party, il est pénible de supporter ces platitudes, venues de ce parti qui plus est, sur le thème des différences existant entre Fianna Fail et Fine Gael.

5. L’IRSP n’a jamais appelé à la formation d’un Front Uni avec Fianna Fail ou la bourgeoisie nationale. Une lecture attentive du texte de O’Mahoney et de son usage biaisé des citations signale la tournure d’esprit jésuitique de son auteur.

6. La descriptions des attitudes de l’IRSP pendant la grève de la faim est tout autant malhonnête. Nous n’avons pas, à l’instar de certains, considéré Haughey [premier ministre des 26 comtés à l’époque] comme la cible principale, mais Thatcher.

7. Dans l’article précédent de O’Mahoney sur le thème des élections, étaient chantées les louanges acritiques de SFWP en tant qu’opposant de gauche au gouvernement. Depuis cet article, SFWP a intégré le gouvernement de Haughey sous prétexte que son programme économique était plus généreux pour la classe ouvrière que celui du Labour ou de Fine Gael! Dans le même article, O’Mahoney conspue les tentatives électorales de l’IRSP en mentionnant deux des trois plus mauvais scores faits par nos candidats. Nous sommes bien conscients des limitations que doivent subir des socialistes parlant de l’intérieur d’un parti comme le vôtre, néanmoins votre traitement journalistique de l’Irlande devrait au moins garder les apparences de quelque chose de socialiste. Nous espérons que vos lecteurs et sympathisants dans le British Labour Party ne seront pas inspirés par votre philosophie si à « gauche ».

Pour résumer : le développement, ou la dégénérescence du Irish Labour Party et de SFWP doivent être compris sur la base des débats ayant lieu dans la classe ouvrière des 26 comtés au sujet de la meilleure voie pour obtenir des emplois, des logements et un certain degré de prospérité en général. Une tendance dit que l’investissement, la solvabilité, etc. ne peuvent venir que de forces extérieures. L’autre tendance est républicaine et dit que seule une nation indépendante peut prodiguer ce genre de choses à long terme. Le point de vue socialiste républicain consiste à dire que c’est seulement dans le cadre de l’indépendance que le socialisme peut être développé. Et vice-versa. Dit brutalement, comment la classe ouvrière pourrait-elle contrôler les forces productives si elle ne contrôle pas la nation? En même temps, on ne peut pas séparer les luttes pour l’indépendance des luttes pour l’émancipation des travailleurs. Cette séparation a mené dans le passé à l’échec des deux combats.

O’Mahoney voudrait nous amener dans ce piège. Condamner les propos de De Valera expliquant que le mouvement ouvrier devait attendre [‘labour must wait’] nous pousserait à conclure que la République doit attendre. Contrairement aux nationalistes étroits et aux partisans de l’économisme britannique, nous ne voulons pas opposer les deux choses. Aujourd’hui, la plus grande partie du mouvement ouvrier est polarisée entre ces deux fausses options. SFWP pense qu’être socialiste implique de rompre avec la plus grande partie de la tradition républicaine. L’essentiel du débat politique dans la gauche irlandaise aujourd’hui n’a pas changé depuis le tournant du siècle.

D’une part, il y a ceux qui voient le progrès dans les méthodes britanniques de lutte des classes à l’intérieur de l’ordre établi par la domination impérialiste. D’autre part, il y a les révolutionnaires d’Irlande qui prennent conscience de la centralité de la question nationale dans la politique de la classe ouvrière irlandaise. Il y a soixante ans, l’exemple en était la controverse ayant opposé Connolly  à Walker. Walker exigeait de Connolly et de son Irish Socialist Republican Party qu’ils rejetassent leur nationalisme arriéré et rejoignissent l’armée du British Labour. Est-ce que John O’Mahoney nous fait la même invitation? Au fait, quelle était cette remarque que Karl Marx avait faite sur l’histoire qui se répète?

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